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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/461

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mes adieux, déterminé à partir pour Osbaldislone le lendemain avant déjeuner.

M. Inglewood approuva ma résolution.

« Vous ferez bien, me dit-il, de vous y montrer avant que votre arrivée dans le pays soit ébruitée. J’ai entendu dire que Rashleigh est en ce moment chez M. Jobson, où il couve sans doute quelque complot. Ils sont bien dignes de s’associer ensemble, car Rashleigh a perdu le droit de se mêler à la société d’hommes d’honneur. Mais il n’est guère possible de croire que deux maudits fripons de ce genre se rassemblent sans tramer quelque intrigue contre quelqu’un. »

Il conclut en me recommandant de ne pas partir le lendemain matin sans prendre une rôtie et un verre de bière, et sans faire une attaque sur son pâté de venaison, pour me fortifier l’estomac contre l’air du matin.


CHAPITRE XXXVIII.

ENCORE LA BIBLIOTHÈQUE DU CHÂTEAU D’OBADILSTONE.


Son maître est parti, et personne que lui maintenant n’habite le château d’Ivor ; hommes, chiens, chevaux, tous sont morts : il est le seul qui ait survécu.
Wordsworth.


Il n’y a guère de sensations plus tristes que celles que nous éprouvons à la vue des lieux qui furent le théâtre de nos plaisirs passés, quand nous les retrouvons abandonnés et déserts. En suivant la route d’Osbaldistone-Hall, je passai devant les mêmes objets que j’avais vus avec miss Vernon, ce jour mémorable où nous revînmes ensemble de chez le juge Inglewood. Son image me tint compagnie pendant tout le chemin ; et quand j’approchai du lieu où je l’avais vue pour la première fois, je croyais encore entendre le cri des chiens et le son du cor, et mes yeux se fixaient, avec une attention pénible, sur la colline, comme si j’eusse dû en voir descendre encore, dans son équipage de chasse, cette charmante apparition ; mais tout était muet et solitaire. Quand j’arrivai au château, les portes, les croisées