Aller au contenu

Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rosité avec laquelle vous usez de votre autorité suprême, rendant de charitables services à ceux que vous avez trouvés dignes de compassion, vous porteront, j’ose l’espérer, à écouter favorablement un homme qui n’est point tout à fait indigne de la pitié et de la faveur que Votre Excellence a si généreusement obtenues de Sa Majesté pour des personnes qui étaient dans une position semblable à la mienne. Je sais que rien ne peut excuser un aussi grand crime que celui dont je me suis rendu coupable, le crime de rébellion ; mais je demande humblement à Votre Excellence la permission d’exposer quelques circonstances particulières, qui, je l’espère, atténueront ma faute jusqu’à un certain point. Mon malheur voulut qu’au moment où éclata la rébellion je fusse en butte à des poursuites judiciaires, et exposé à être arrêté sur la demande du duc de Montrose, par suite d’une dette qu’il réclamait contre moi. Pour éviter d’être jeté en prison, comme je l’eusse été certainement si j’avais suivi mon véritable penchant en me joignant aux troupes du roi à Stirling, je fus forcé de prendre parti pour les adhérents du Prétendant ; car tout le pays étant en armes, il n’était ni sûr pour moi, ni même possible de rester neutre. Néanmoins, je n’alléguerais point pour ma justification la contrainte où j’ai été de prendre part à cette odieuse rébellion contre Sa Majesté le roi George, si je ne pouvais en même temps assurer Votre Excellence que non seulement j’évitais en toute occasion d’agir hostilement contre les forces de Sa Majesté, mais qu’au contraire j’envoyais à Sa Grâce le duc d’Argyle tous les avis que je pouvais, de temps en temps, avoir sur les forces et la situation des rebelles. J’espère que Sa Grâce me fera la justice de le reconnaître. Quant à la dette du duc de Montrose, je l’ai payée jusqu’au dernier shilling. Je supplie Votre Excellence d’être persuadée que si j’avais eu le pouvoir de suivre mon penchant, j’aurais toujours agi pour le service de Sa Majesté le roi George, et que ce qui me porte à implorer votre intercession auprès de Sa Majesté pour obtenir d’elle mon pardon, c’est l’ardent désir que j’ai de me consacrer au service d’un prince dont la bonté, la justice et l’humanité sont si bien connues.

« Je suis avec soumission et respect, de Votre Excellence, le très, etc.

« Robert Campbell. »