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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/167

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La plupart des Dames se perdent avantageusement sous leur parure. Il y en a qu’on trouve fort bien avec leurs perles, qu’on trouveroit fort mal avec leurs cols. Le plus beau collier du monde feroit un méchant effet sur le vôtre. Il en arriveroit quelque changement en votre personne ; et tout changement qui se fait dans une chose parfaite, ne lui sauroit être avantageux. Que ceux qui retiennent vos pierreries servent bien votre beauté ! Je suis plus votre serviteur qu’homme du monde ; mais tout votre serviteur que je suis, je trouve des jours à excuser M. Colbert et M. de Metz[1]. Si vous étiez dans la condition où vous devriez être, on ne démêleroit pas si aisément les avantages de votre mérite d’avec ceux de votre fortune. Ces Messieurs nous en ôtent l’embarras : grâce au soin qu’ils ont de bien séparer ces deux choses, nous voyons nettement que vous n’avez obligation qu’à vous-même de tous les sentiments qu’on a pour vous. Laissez, laissez ruiner les autres en pierreries et en habits, la nature a fait pour vous toutes les dépenses. Vous seriez une ingrate, et nous aurions méchant goût, si nous n’étions également contents des libéralités qu’elle vous a faites.

  1. M. Colbert et M. de Metz avoient en garde les pierreries de Mme Mazarin, comme on l’a vu dans ses Mémoires.