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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/182

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de la nouveauté il y a longtemps, il m’en a fait rencontrer. Je trouve un homme qui sait penser lui-même ce qu’il ecrit, et qui donne son propre tour à l’expression de ses pensées.

Moi, qui n’ai dans mes vers, échappés au hasard,
Que l’audace pour règle et le bon sens pour art.

Si la fortune, l’audace et le bon sens produisent tant de beautés, je conseille aux auteurs de renoncer aux règles de l’art, et de s’abandonner purement à leur génie.

Pour orner le François de nouvelles parures,
Je hasarde en mes vers d’insolentes figures.

Celui qui hasarde ces insolentes figures, est assuré de n’en avoir que de nobles ; c’est une hardiesse heureuse qui n’a rien d’extravagant ni de faux ; un éclat d’imagination que le jugement peut avouer pour une de ses lumières.

Je ne sais pas bien si les avantages que M. de Nevers attribue à Mme de la Fayette et à M. de Meré, sont sincères. Leur mérite me persuade la sincérité : sans cela, la délicatesse du tour me seroit suspecte, et je craindrois qu’il n’y eût quelque ridicule caché sous le sublime de l’une et sous les charmes divers de l’autre. Les louanges que l’on donne à M. Bourdelot sont plus nettement expliquées. Je n’en donnerois pas moins à sa personne, mais je voudrois