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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/199

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D’un repos éternel et de biens enchantés,

Heureusement favorisées.

Je verrai dans ces lieux charmants
Les Hélènes, les Cléopâtres,
Dont les fameux événements
Font tant de bruit sur nos théâtres.

Là, s’informant de vos beaux yeux,
Et de tous les traits d’un visage
Qui nous est donné par les dieux,
Comme le plus parfait ouvrage ;
Elles sauront que vos appas
Auroient ôté Paris à son aimable Hélène ;
Qu’Antoine, que César, près de vous n’auroient pas
Regardé seulement le sujet de leur peine ;
Et vous auriez sauvé d’un funeste trépas
Deux héros malheureux que perdit cette reine.

Rome a là des objets également connus :
Sa Virginie et sa Lucrèce ;
Mais, pour avoir suivi de farouches vertus,
Elles gardent encor certain air de rudesse ;
Et leurs rares attraits, odieux à Vénus,
Ne jouiront jamais de la douce mollesse.

Sachant que j’ai l’honneur d’être connu de vous,
Elles voudront savoir si quelque amour trop vaine
De jeu, d’amusement, ou de plaisir trop doux,
N’ont pas gâté l’esprit d’une dame romaine.

Je leur dirai que votre cœur
Est digne de leur république ;
Ferme et constant comme le leur,
Mais plus noble et plus magnifique.