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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/243

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J’espère qu’après les avoir examinées, on trouvera Mme Mazarin digne d’un autre sort et d’un autre époux.

Si M. le duc Mazarin s’en étoit tenu aux froideurs, aux sécheresses, aux duretés, Mme Mazarin se seroit contentée de pleurer son malheur en secret, espérant de le pouvoir ramener par sa constance à souffrir, et par sa douceur à lui complaire ; mais s’étant porté à des excès qui lui ôtoient tout le repos, et à une dissipation qui ruinoit entièrement la famille, elle a cherché des remèdes qui pussent conserver son bien et sa liberté.

Les parents ont agi, les directeurs s’en sont mêlés, l’autorité du roi est intervenue, rien n’a pu persuader, rien n’a pu réduire M. Mazarin : falloit-il que l’épouse fût éternellement assujettie aux caprices, aux enthousiasmes, aux fausses révélations de l’époux ?

C’est ce que M. Érard a soutenu avec autant d’injures que de calomnies : voici quelques passages du plaidoyer, qui feront connoitre l’esprit furieux de l’avocat.

« Les affaires d’Angleterre sont venues à un point, qu’il n’a plus été permis ni à un François, ni à un catholique, ni à un homme de bien de demeurer à Londres. Si Mme Mazarin, ajoute-t-il, avoit eu quelque attachement pour le roi (Jacques) et la reine, et quelque reconnoissance de leurs bontés ; si elle avoit seulement eu les sentiments d’honneur et de religion qu’elle devroit avoir pris auprès d’eux, auroit-