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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/25

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vous disputer le mérite de cette figure-là. Vous ne deviez pas vous en servir contre un homme qui en a perdu l’usage, et qui est autant votre serviteur que je le suis. Vous me voyez assez en garde contre le ridicule ; et, malgré toutes mes précautions, je ne laisse pas de me laisser aller agréablement aux louanges que vous me donnez sur mon goût. Vous avez intérêt qu’il soit bon, juste et délicat ; car l’idée du vôtre, que je conserve toujours, règle le mien.

Le miracle d’amour[1], que je vis à Bourbon, est le miracle de beauté que je vois à Londres. Quelques années qui lui sont venues, lui ont donné plus d’esprit, et ne lui ont rien ôté de ses charmes.

Beaux yeux, de qui l’éclat feroit cacher sous l’onde
Ceux qu’on en vit sortir pour animer le monde,
Je ne m’étonne pas que les plus grands malheurs
Ne vous coûtent jamais de pleurs :
Ce n’est pas au malheur à vous causer des larmes ;
On ne les connoît point où règnent tant de charmes.
Si vous avez, beaux yeux, des larmes à jeter,
C’est l’amour seulement qui vous les doit coûter.

Pour les attentats que vous me conseillez, je suis peu en état de les faire, et elle est en état de les souffrir. S’il faut veiller les nuits entières,

  1. Mme Mazarin.