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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/28

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sont fort autorisés dans leurs charges pour l’intérêt du public, et peu distingués en leurs personnes par des avantages particuliers. Vous ne voyez donc point de différences odieuses, dont les honnêtes gens soient blessés ; point de dignités inutiles, de rangs incommodes ; point de ces fâcheuses grandeurs, qui gênent la liberté, sans contribuer à la fortune. Ici, les magistrats procurent notre repos, sans attendre de reconnoissance, ni de respect même, pour les services qu’ils nous rendent. Ils sont sévères dans les ordres de l’État, fiers dans l’intérêt de leur pays avec les nations étrangères, doux et commodes avec leurs citoyens, faciles avec toutes sortes de personnes privées. Le fond de l’égalité demeure toujours, malgré la puissance ; et, par là, le crédit ne devient point insolent, la conduite jamais dure.

Pour les contributions, véritablement elles sont grandes ; mais elles regardent sûrement le bien public, et laissent à chacun la consolation de ne contribuer que pour soi-même. Ainsi l’on ne doit pas s’étonner de l’amour qu’on a pour la patrie, puisqu’à le bien prendre c’est un véritable amour-propre. C’est trop parler du gouvernement, sans rien dire de celui qui paroît y avoir le plus de part[1]. À lui faire jus-

  1. Le grand pensionnaire de Wit.