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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/315

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pris. Voilà des aventures bizarres ; je crois que vous ne vous en mettez pas fort en peine : pour mon particulier, je ne m’en soucie pas.


À LA MÊME.

Jamais lettre ne m’a donné tant de plaisir que la vôtre, Madame, m’en auroit fait, si elle avoit été écrite à quelque autre : les imaginations y sont vives, les applications heureuses : par malheur pour moi, tout cet esprit-là s’exerce à mes dépens. Ma très-humble et tres-obéissante servante laisse voir un chagrin ingénieux, qui met au désespoir son très-humble et très-obéissant serviteur. J’aurois pu supporter une colère brusque et impétueuse : ma patience a été souvent à l’épreuve de ces sortes de mouvements ; mais une colère spirituelle et méditée me déconcerte, et me met inutilement en peine d’en deviner le sujet. Je m’examine ; et plus je m’étudie à découvrir ma faute, plus je trouve de raisons à devoir espérer vos bonnes grâces. Si Parménion a failli, à qui peut-on se fier ? S’il est innocent, que peut-on faire, quelle conduite