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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/346

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CORRESPONDANCE DE SAINT-ÉVREMOND ET DE NINON
DE LENCLOS1.

Votre vie, ma très-chère, a été trop illustre pour n’être pas continuée de la même manière, jusqu’à la fin. Que l’enfer de M. de la Rochefoucault ne vous épouvante pas2 ; c’étoit un enfer médité, dont il vouloit faire une maxime. Prononcez donc le mot d’amour hardiment, et que celui de vieille ne sorte jamais de votre


1. Ninon signoit généralement son nom : Lanclos, comme on le voit par ses lettres autographes (Causeries d’un curieux, de M. Feuillet de Conches, t. II, p. 588). Il est ainsi écrit dans son acte de naissance, rapporté par M. Paulin-Paris, sur Tallemant, VI, p. 12. Cependant l’acte de son décès porte : Lenclos, et tous les contemporains ont suivi cette orthographe, entre autres Tallemant, Saint-Simon et Mme de Sévigné. J’ai pu vérifier que c’est aussi celle de Saint-Évremond, et je la conserve, car Ninon elle-même l’a quelquefois écrit ainsi. Voy. la lettre insérée dans l’Isographie. Sur cette femme célèbre, voy. notre Histoire de Saint-Évremond.

2. L’enfer des femmes c’est la vieillesse, disoit un jour le duc de La Rochefoucault à Mlle de Lenclos. (Des Maizeaux.)