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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/358

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s’appelle Sylvie dans tous les domaines que je possède sur le double Mont ; et pour commencer,

C’est un plaisir de voir Sylvie :
Mais n’espérez pas que mes vers
Peignent tant de charmes divers ;
J’en aurois pour toute ma vie.
S’il prenoit à quelqu’un envie
D’aimer ce chef-d’œuvre des cieux,
Ce quelqu’un, fût-il roi des cieux,
En auroit pour toute sa vie.
Votre âme en est encor ravie,
J’en suis sûr, et dis quelquefois :
« Jamais cette beauté divine
N’affranchit un cœur de ses lois.
Notre intendant de la marine4
A beau courir chez les Anglois ;
Puisqu’une fois il l’a servie,
Qu’il aille et vienne à ses emplois :
Il en a pour toute sa vie. »
Que cette ardeur, où nous convie
Un objet si rare et si doux,
Ne soit de nulle autre suivie,
C’est un sort commun pour nous tous :
Mais je m’étonne de l’époux ;
Il en a pour toute sa vie.

J’ai tort de dire que je m’en étonne, il faudroit au contraire s’étonner que cela ne fût pas ainsi. Comment cesseroit-il d’aimer une


4. M. de Bonrepaux.