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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/377

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Il ne seroit pas raisonnable que je fisse tant de vœux pour les autres, sans en faire quelqu’un pour moi.

Puisse de la beauté le plus parfait modèle,
À mes vers, à mes soins, laisser leurs faibles droits !
Que l’avantage heureux de vivre sous ses lois
Me tienne lieu de mérite auprès d’elle !
Que le feu de ses yeux m’inspire les esprits
Qui depuis si longtemps m’ont conservé la vie !
Qu’une secrète ardeur anime mes écrits !
Que me serviroit-il de parler d’autre envie !
Où cesse l’amoureux désir,
Il faut que la raison nous serve de plaisir.



RÉPONSE DE LA FONTAINE À SAINT-ÉVREMOND.

Ni vos leçons, ni celles des neuf Sœurs,
N’ont su charmer la douleur qui m’accable :
Je souffre un mal qui résiste aux douceurs,
Et ne saurois rien penser d’agréable.
Tout rhumatisme, invention du diable,
Rend impotent et de corps et d’esprit ;
Il m’a fallu, pour forger cet écrit,
Aller dormir sur la tombe d’Orphée ;
Mais je dors moins que ne fait un proscrit,
Moi, dont l’Orphée étoit le dieu Morphée.
Si me faut-il répondre à vos beaux vers,