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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/381

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Votre héroïne rend nos deux peuples rivaux.
Ô vous, le chef de ses dévots,
De ses dévots à toute outrance ;
Faites-nous l’éloge d’Hortense !
Je pourrois en charger le dieu du double Mont,

Mais j’aime mieux Saint-Évremond.

Que direz-vous d’un dessein qui m’est venu dans l’esprit ? Puisque vous voulez que la gloire de Mme Mazarin remplisse tout l’univers, et que je voudrois que celle de Mme de Bouillon allât au delà, ne dormons, ni vous, ni moi, que nous n’avons mis à fin une si belle entreprise. Faisons-nous chevaliers de la Table ronde ; aussi bien est-ce en Angleterre que cette chevalerie a commencé. Nous aurons deux tentes en notre équipage ; et au haut de ces deux tentes, les deux portraits des divinités que nous adorons.

Au passage d’un pont ou sur le bord d’un bois,
Nos hérauts publîront ce ban à haute voix :
MARIANE sans pair, HORTENSE sans seconde,
Veulent les cœurs de tout le monde.
Si vous en êtes cru, le parti le plus fort
Penchera du côté d’Hortense ;
Si l’on m’en croit aussi, Mariane d’abord
Doit faire incliner la balance.
Hortense ou Mariane, il faut y venir tous :
Je n’en sais point de si profane
Qui, d’Hortense évitant les coups,
Ne cède à ceux de Mariane.