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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/414

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vous pourrez satisfaire : quand il vous souvient de votre jeunesse, le souvenir du passé ne vous donne-t-il point de certaines idées, aussi éloignées de la langueur de l’indolence, que du trouble de la passion ? Ne sentez-vous point dans votre cœur une opposition secrète à la tranquillité que vous pensez avoir donnée à votre esprit ?

Mais aimer, et vous voir aimée,
Est une douce liaison,
Qui dans votre cœur s’est formée,
De concert avec la raison.

D’une amoureuse sympathie,
Il faut, pour arrêter le cours,
Arrêter celui de nos jours ;
Sa fin est celle de la vie.
Puissent les destins complaisans
Vous donner encore trente ans
D’amour et de philosophie !

C’est ce que je vous souhaite, le premier jour de l’année ; jour, où ceux qui n’ont rien à donner, donnent pour étrennes des souhaits1.


1. C’est la dernière lettre imprimée que nous ayons de Saint-Évremond à Ninon de Lenclos. A-t-il cessé de correspondre avec elle, à cette époque ? Nous l’ignorons ; ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas cessé d’écrire lui-même à d’autres personnes.