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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/440

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porter. Mais le cher docteur entre dans ma chambre : ne pouvant empêcher présentement la maladie, il va vous dire les remèdes qu’il faut employer pour la guérison, etc.


LETTRE À M. LE COMTE MAGALOTTI, CONSEILLER
D’ÉTAT DU GRAND-DUC DE TOSCANE.
(1703.)

Que vous êtes heureux, Monsieur ! Il y a plus de trente ans que j’ai l’honneur de vous connoître : vos années vous ont fait avoir beaucoup d’expérience, beaucoup de considération, sans vous avoir rien ôté de la vigueur du corps et de l’esprit : les miennes, plus nombreuses à la vérité, m’ont été moins favorables. Elles ne m’ont rien laissé de la vivacité que j’ai eue, et du meilleur tempérament du monde que j’avois. Au reste, Monsieur, je vous suis fort obligé de m’avoir écrit en italien : si vous aviez pris la peine de m’écrire en françois, vous m’eussiez laissé la honte de voir un étranger entendre beaucoup mieux que moi la beauté et la délicatesse de ma langue. Il est vrai que presque