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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/45

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XII.

LETTRE AU MÊME.
(1696.)

Quand Monsieur le Comte de Grammont m’accuse de n’avoir pas fait de réponse à sa Lettre, il me met en droit de lui reprocher qu’il n’a pas fait un bon usage de la mienne. Je lui mandois que sa santé auroit été bue solennellement par Madame Mazarin, par Mylord Montaigu, même sans rancune par son Philosophe, si la compagnie avoit eu du vin qu’on pût boire. Un homme aussi pénétrant que lui ne devinoit-il pas qu’on en avoit besoin, pour cette solennité ? Un Galant auroit pu s’excuser autrefois, sur ce qu’il ne devoit non plus se connoître en vin que sa Maîtresse ; mais, depuis que les Dames prennent du tabac, qu’elles vendent leurs bagues pour acheter des tabatières, qu’elles font leurs agréments de boire et de manger de bonne grâce, comment rétablir l’honneur de son intelligence, à moins que de comprendre et de suivre notre première intention ? Cependant rien ne m’em-