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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/49

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De chers et de tendres penchants.
On a beau le voir d’un œil ferme,
On n’aime point le dernier terme ;
Et de vos Grecs, de vos Romains,
Qui se tuaient à belles mains,
On a beau vanter le courage ;
Et l’on auroit beau discourir
Sur une vertu si sauvage ;
Je tiens, pour moi, que l’homme sage
N’est jamais pressé de mourir.
Je conviens qu’après certain âge
La mort à peu près s’envisage
Comme un mal qu’on ne peut guérir,
Ou comme la fin d’un voyage
Qu’on n’achève point sans périr :
Mais, pour nous rendre à ce passage
Doucement, d’étage en étage,
Approchons-en, sans y courir ;
Allons au bout de la carrière,
Sans ennui, sans empressement :
Assez tôt de l’heure dernière
Arrive le fatal moment.
Je suis peu fort sur la morale,
Et je ne sais pas grand latin ;
Mais, afin que, d’une âme égale,
Je puisse soutenir ma fin,
Voici, pour l’une et l’autre vie,
Le plan de ma philosophie.
Je tâche de mettre à profit
Ce que la comtesse m’en dit ;
Car, sans méditer et sans lire,
Je commence à me faire instruire
Des principes de notre foi,