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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/62

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tout ; mais qui sait si nous voulons recevoir tout ? Ce qui vient des Castillans m’est suspect. Je ne croirai rien, que je ne sois informé par les avis de Lisbonne. Il y a dépêché un exprès pour cela, et pour les affaires qu’il a en ce pays-ci. L’électeur de Cologne est à Amsterdam incognito, et le Prince de Toscane y arrive dans quelques jours. Le Prince de Strasbourg (François Égon de Furstemberg) est à la Haye, prêchant que la paix se fera, et peu de gens le veulent croire. On est persuadé qu’avant que les Espagnols se soient bien résolus de traiter, on aura mis en campagne. Ne leur enviez pas l’honneur de perdre avec patience ; ils laissent gagner tout ce qu’on veut, car, par la longue habitude qu’ils ont avec les malheurs, ils se donnent peu d’action pour les éviter.

Voilà tout ce que vous aurez de moi. Ce que vous me demandez, par honnêteté, pour me témoigner que vous vous souvenez de mes bagatelles de la Haye, est en si méchant ordre et si mal écrit, que vous ne pourriez pas seulement le lire ; outre que je sais assez bien vivre pour vous exempter de l’ennui que vous en auriez. Dans la vérité, il y a bien quelques endroits qui me plaisent assez ; mais il y en a beaucoup à retrancher. Si vous voulez des observations que j’ai faites sur quelques histoires latines, je vous les enverrai.