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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/64

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XIX.

AU MÊME.

Monsieur,

Si vous me faites l’honneur de m’écrire, je vous prie que nous retranchions ce Monsieur, et toute la cérémonie qui gêne la liberté d’un commerce de lettres. Je vous prierai ensuite de vous moquer moins de moi, par des louanges excessives que vous donnez à des bagatelles : l’inutilité les a produites, et je n’en fais cas que par l’amusement qu’elles me donnent, en des heures fort ennuyeuses ; je souhaiterois qu’elles pussent faire le vôtre. Telles qu’elles sont, je ne laisserai pas de vous envoyer, par le premier ordinaire, les Observations sur Salluste et sur Tacite, desquelles je vous ai parlé. Le premier, donne tout au naturel. Chez lui, les affaires sont de purs effets du tempérament : d’où vient que son plus grand soin est de donner la véritable connoissance des hommes par les éloges admirables qu’il nous en a laissés. L’autre, tourne tout en politique, et fait des mystères de tout, ne laissant rien désirer de la finesse et de l’habileté, mais ne donnant presque