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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/523

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réflexions de M. de Rohan sur les Commentaires de César, s’il avoit pénétré plus avant dans ses desseins, et mieux expliqué les ressorts de sa conduite9. J’avouerai, pourtant, qu’il a égalé la pénétration de Machiavel, dans les remarques qu’il a faites, sur la clémence de César, aux guerres civiles. Mais, on voit que sa propre expérience, en ces sortes de guerres, lui a fourni beaucoup de lumières, pour ces judicieuses observations.

Après l’étude des belles-lettres, qui me touche particulièrement, j’aime la science de ces grands jurisconsultes, qui pourroient être des législateurs eux-mêmes ; qui remontent à cette première justice qui régla la société humaine ; qui connoissent ce que la nature nous laisse de liberté, dans les gouvernements établis, et ce qu’en ôte aux particuliers, pour le bien public, la nécessité de la politique. C’est dans l’entre-


9. Henri de Rohan, habile général, et célèbre chef du parti calviniste, en France, né en 1579, mort en 1638 ; auteur de divers ouvrages, et entr’autres du Parfait capitaine, imprimé à Paris, 1636, in-4º et reproduit, en 1641, par les Elzeviers, 1 vol. in-12. C’est une étude comparée de la Tactique ancienne et moderne, à l’occasion des Commentaires de César. Il a écrit aussi des Discours politiques sur les affaires d’État qu’on trouve à la suite de ses mémoires; 1646, Elzev., 2e édit. augm., 3 part. in-12. M. Cousin l’appelle notre plus grand écrivain militaire, avant Napoléon.