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Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/167

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LA BELLE ALSACIENNE

Autant par docilité que par inexpérience, il se prêta aux tentatives de consolation que je mettais en usage pour le tranquilliser. J’en reconnus l’efficacité au délire singulier dans lequel je m’aperçus qu’il se plongeait, j’augurai bien du succès de mes soins. Ses yeux se troublèrent ; son cœur, enivré par cette image de volupté, paraissait absorbé dans une méditation profonde ; il sortit de cette rêverie pour témoigner par ses transports la surprise qu’excitait en lui la nouveauté d’une impression qu’il n’avait pas encore éprouvée. Je reconnus aux battements précipités de son cœur que le charme, parvenu à sa dernière période, allait se dissiper par sa propre force.

À l’instant même, d’heureuses prémices de sentiment achevèrent de me convaincre ; je me rendis à des garants si peu équivoques de la sincérité de l’hommage qu’il rendait aux plaisirs.

Revenu de cet égarement, il ne cessait, par ses baisers brûlants imprimés sur mes mains, de me prodiguer les plus tendres