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Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/179

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LA BELLE ALSACIENNE


trouver cette occasion pour venger mon amant et le public rançonnés par son avarice.

Le lecteur se souviendra sans doute de la disposition critique où j’étais ; l’enchantement subsistait toujours, à quelques adoucissements près, qui ne m’empêchaient pas de pouvoir communiquer le charme. Je saisis une conjoncture si favorable de châtier un homme que la vindicte publique réclamait. Je feignis de m’attendrir.

Harpin, charmé d’obtenir de si doux moments à si juste prix, profita du gratis avec avidité ; on ne trouve pas toujours de si bons marchés. Je n’épargnai rien pour le lui faire trouver meilleur : caresses, redoublement de transports, complaisances de toutes les espèces. Je le contraignis d’avouer qu’il ne s’était jamais trouvé à pareille fête. ***, qui vint au bout de deux heures, la fit cesser. L’argent fut compté et nous nous séparâmes les meilleurs amis du monde.

Comme il avait pris sa réfection de plaisirs pour plusieurs jours, il ne revint pas