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Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/54

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LA BELLE ALSACIENNE

Après avoir passé une semaine sans recevoir de ses nouvelles, nous jugeâmes à propos d’aller chez la dame G…, avec laquelle nous eûmes une longue conférence.

Le résultat fut que je ne devais plus compter sur S. R… Mais Mme G…, qui n’avait jamais trouvé un mal sans emplâtre, entreprit de me consoler et y réussit. Elle me fit envisager ma jeunesse et mes charmes comme des moyens sûrs de réparer la perte d’un cœur, par l’acquisition de mille autres.

Elle me peignit avec des couleurs si séduisantes les délices de la multiplicité et m’offrit une perspective si brillante que, malgré une répugnance secrète, elle me persuada ; et pour comble de générosité, elle m’offrit ses services d’une manière si cordiale qu’il ne me fut pas possible de me défendre de ses instances.

Nous allions prendre congé de l’éloquente Mme G…, lorsqu’un grand homme sec, d’une figure plus que majeure, entra chez elle. Après l’accueil le plus obligeant,