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Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/73

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LA BELLE ALSACIENNE


s’efforcer de m’attendrir par l’attrait du plaisir qu’ils me présentaient sous les différentes formes que pouvait leur suggérer une imagination voluptueuse, secondée de l’envie de me plaire.

J’étais enchantée, mêmes empressements de toutes parts, ces quatre rivaux aimables me fixèrent tour à tour. Mes sens étaient enivrés ; mon cœur, voltigeant sans cesse de plaisirs en plaisirs, ne savait sur quel objet arrêter ses désirs errants. D. M… sembla d’abord déterminer mes incertitudes ; L. G… s’en plaignit d’un air si touchant qu’il me replongea dans le doute ; S…, qui n’a hérité que de la délicatesse de l’esprit de son père, vint augmenter mon embarras ; et le jeune D…, pour surcroît de tumulte, réclama ses droits, me reprocha tendrement mon injustice et prit l’amour à témoin de la vérité de ses transports.

Que faire dans cette conjoncture ? Les prendre tous les quatre ? La pensée m’en vint d’abord, mais la chose n’était pas praticable ; il fallait décemment choisir : à qui donner la pomme ? Je balançai. Après