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Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/90

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LA BELLE ALSACIENNE


moins. Ça, ma chère petite, un peu de complaisance, voyons si cela vous ira bien.

Je continuais toujours mes éclats de rire, ne m’imaginant pas que D… parlât sérieusement. Je vis à la fin que c’était pour tout de bon. Comme mon cœur n’était pas occupé, je m’embarrassai peu que la jalousie de mon amant me privât d’une chose qui m’était inutile ; je me prêtai de bonne grâce. Il était enchanté de me voir flatter sa manie avec tant de franchise ; il disait et faisait mille extravagances.

— Ah ! petits amours, s’écriait-il, je vous tiens, vous serez enchaînés, fripons. Quel dommage que tant d’attraits fussent la proie de quelque scélérat qui n’en connaîtrait pas le prix.

— Quoi, vous les enfermez sous clef ? m’écriai-je.

— Oui, reprit-il, c’est pour votre bien.

Il baisait cependant son prisonnier avec des transports incroyables.

— Eh bien, poursuivit-il, je vous trouve