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Page:Abadie - L’Angelus des sentes, 1901.djvu/48

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Puisqu’aux neuves lueurs d’un printemps éolien
Mon cœur s’étoila d’aube et de sonnantes grâces,
Qu’importe qu’on m’ait dit : « Tu n’es pas de sa race
Et tous tes chants ne sont qu’un pâle écho des siens ! »

Puisque le rêve emplit mes yeux aimants, qu’importe
Que ton âme héroïque ait renié mon nom :
Les fleurs ont salué le rêve que je porte
Et Pan sacra ma voix de champêtres renoms.

Puisque ma lyre au sein des matins azurés
Sans que le tendre chœur des fauvettes s’éteigne,
Répète les aveux des sauges et des prés
Qu’importe que ton geste orphique la dédaigne ?

Puisque levant le voile onduleux des sillons,
Parmi les blancs troupeaux frissonnants de sonnailles
Et la charrue étincelante et les semailles,
J’ai ravi l’allégresse aux hymnes des grillons ;