Aller au contenu

Page:Abadie - L’Angelus des sentes, 1901.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 66 —


Vous dont l’herbe tressaille et dont j’ai foulé l’herbe,
Les pieds ensanglantés de fleurs et de rayons,
Vous avez éveillé mon enfance superbe
Dans un chaste émerveillement de papillons !

Car en vous s’est ouverte, ainsi qu’en un doux temple,
Mon âme et sa ferveur sauvage pour l’azur,
Et vous parez de tout l’éclat des rameaux amples
Les colombes que vous offrez à mes doigts purs.

Vous suspendez des luths aux genièvres rêvants
Et vous tendez aux jeunes nids la chair des mûres
L’amour d’Atys vous berce et l’azur vous murmure
L’hosanna des cieux clairs et des matins vivants ! »


Et les sentes aux pas troublants, ont répondu :
— « Comme toi nous aimons les cimes murmurantes.
Nos bras mélodieux vers l’azur sont tendus
Et nous livrons aux vents nos lèvres d’amarantes.