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Page:Abadie - L’Angelus des sentes, 1901.djvu/75

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Puis, ô charme ! en allant de vallée en vallée,
Parmi les métairies et les froments divins,
Nous tendons dans le soir aux Muses étoilées
Les myrtes des coteaux et les lys des ravins ! »


Mais Phébus, dont le char brillait comme un brasier,
Leva ses triomphales torches ! Et les sentes
Qu’enlaçaient les frissons du jour extasié,
Reprirent, en riant, de leurs voix blanchissantes :

— « Toi dont l’âtre rayonne au fond des roches creuses,
Faune doux, qu’a nourri notre voix — nous t’aimons !
Tes pas sèment nos nuits de clartés ténébreuses,
Et tes chants ont l’ampleur des gaves et des monts.