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Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/172

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Séraphique. — Ô ma Vénus, que tu es délicieuse ! Ta belle bouche est comme une ruche qui distille le nectar et l’ambroisie. Le miel le plus pur et le plus exquis n’égale point la suavité de tes mignardises. Non, ma petite chère, l’industrieuse abeille ne saurait tirer du suc des fleurs, ni de ces perles liquides qui forment la rosée, des douceurs qui approchent de celle de tes baisers ravissants.


          Levis urit flamma medullas.
Je sens de veine en veine une subtile flamme
        Qui s’empare de tout mon corps :
        Et l’Amour et Vénus d’accord
        Te rendent l’âme de mon âme.


Oui, mon bel ange, je brûle pour toi du plus beau feu qui fut jamais, et si j’avais quelque chose à souhaiter, pour répondre comme il faut à tes obligeants souhaits, ce serait que tu fusses ma Salmacis et que je fusse ton Hermaphrodite. Par cette heureuse métamorphose, nos deux corps n’en feraient qu’un seul, toujours dans les plaisirs d’une éternelle jouissance et dans des voluptés d’autant plus parfaites que nous nous serions, l’une à l’autre, deux sources intarissables de solides contentements.

Virginie. — En ce cas-là, ma chère, je voudrais être comme abîmée dans cette merveilleuse fontaine qui porterait mon nom, y jouir d’une