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Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/72

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Agnès. — Mais pouvait-on produire des preuves contre elle qu’elle eût fait quelque chose de notable ?

Angélique. — Oh ! qu’on sait bien le moyen d’en trouver, n’en fût-il point, quand on a dessein de perdre une personne ! Mais tout le mal ne vint que de ce qu’elle fut mal conseillée. Le provincial étant donc arrivé, lui dit que c’était sur les informations qu’il avait eues de sa mauvaise conduite qu’il s’était transporté sur les lieux ; que c’était une chose honteuse qu’une jeune religieuse comme elle s’abandonnât à des actions qui ne pouvaient être nommées pour leur infamie, et qu’il avait bien du déplaisir de se voir obligé à en faire une punition exemplaire. Cécile, qui n’était coupable devant les hommes que de quelques badineries, comme regards et attouchements, dit qu’il était vrai qu’elle avait vu fort souvent le Père Raymond dont on lui parlait, mais qu’elle n’avait rien fait avec lui qui méritât une notable appréhension ; qu’elle lui avait donné son congé aussitôt qu’elle en avait reçu les ordres, et qu’elle avait fait voir par là qu’il n’y avait rien de fort étroit dans cet engagement. Le provincial, pour arriver à son but, changeant de discours, lui parla dans des termes plus doux qu’auparavant, et lui représenta que, s’il lui arrivait quelque mortification, elle en serait elle-même la cause ; qu’elle pouvait remédier au désordre qu’elle avait causé, et qu’il lui était très facile de se parer des corrections rigou-