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Page:Abelard Heloise Cousin - Lettres II.djvu/306

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SERMONS D’ABÉLARD
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LETTRE A HÉLOÏSE

Ayant achevé récemment, à l’aide de vos prières, ô ma sœur Héloïse, si digne de respect et d’amour en Jésus-Christ, le recueil des hymnes et des antiennes, je me suis hâté, travaillant vite contre mon habitude, d’écrire quelques sermons pour vous et pour les filles spirituelles réunies dans notre temple. Plus occupé du sens de l’Écriture que de la forme, je me suis attaché à la lucidité des explications, non à l’éloquence du style ; j’ai cherché la signification de la lettre, non les ornements de la rhétorique. Et peut-être ce style correct plutôt qu’élégant aura-t-il cet avantage, qu’il s’accommodera mieux à l’intelligence des âmes simples comme les vôtres. Pour celles aux- quelles ils sont destinés, cette négligence même, cette rusticité de la forme aura un air de grâce, de parure : l’aisance et la clarté sont les assaisonnements appropriés au goût d’humbles servantes.

Ils sont écrits et classés suivant l’ordre des fêtes, en commençant par la Rédemption de Jésus-Christ.

Adieu en Jésus-Christ, servante du Seigneur, jadis chère à mon âme dans le siècle, et si chère aujourd’hui dans le Christ ; mon épouse alors selon la chair, aujourd’hui ma sœur selon l’esprit, et ma compagne dans la profession religieuse.

(Suivent vingt-huit sermons.)