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Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/160

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ne doit pas souffrir que ses enfants se traitent de Turc à More et gagnent trop l’un sur l’autre. Il fallait donc intervenir entre le vendeur et l’acheteur, entre le prêteur et l’emprunteur, entre le patron et l’ouvrier, non-seulement pour prévenir la fraude, mais pour limiter les profits de chacun. De là ces lois de maximum qui traversent toute notre histoire, et dont quelques-unes, en vertu de la vitesse acquise, sont arrivées jusqu’à nos jours. Pour n’en citer qu’une seule, le taux légal de l’intérêt fut de 8 pour 100 environ jusqu’en 1602, d’environ 6 pour 100 jusqu’en 1634, de 5 et demi pour 100 jusqu’en 1665, où le roi le mit à 5 pour 100. Un édit de 1730 le réduisit à 2 pour 100, mais sans résultat ; en 1724, il fut de 3 et un tiers pour 400, pour remonter à 5 pour 100 l’année suivante. Mais le taux des intérêts n’était pas le même dans toutes les provinces du royaume ; les parlements refusaient quelquefois d’enregistrer les édits, et d’ailleurs les lois de l’offre et de la demande eurent toujours plus d’autorité que le pouvoir absolu du roi.

Je laisse de côté toutes les injustices de l’ancien régime, la répartition arbitraire des charges, l’inégalité des hommes érigée en principe et corrompant tous les contrats, l’exploitation de la classe laborieuse par une poignée d’oisifs, les tributs pré-