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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/163

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tembre, on le baptise malgré les cris et les larmes de ses parents.

L’enfant était d’ailleurs d’une précocité admirable, car déjà il disait : « Je ne puis plus voir les juifs !… Les juifs, on le sait, font toujours des tracasseries. »

Ses parents n’ont pas été admis à causer avec lui, mais les pauvres gens rôdaient autour du catéchuménat comme des âmes en peine. On l’appelait, on lui faisait des signes : il répondait à tout comme un jeune perroquet bien nourri. Il criait fort correctement à son père : « Ne m’importunez pas davantage ! »

Le baptême s’est célébré au noviciat des R. P. Jésuites. Le parrain est M. de Maistre, un nom connu dans l’histoire de la liberté de conscience.

Petronio parle avec un profond mépris « des réclamations importunes de M. de Sartiges ; » il cite la constitution de Benoît XIV (24 février 1747), d’après laquelle on peut convertir un enfant sans le consentement de son père lorsqu’il est parvenu à l’âge de raison, soit sept ans. Or, le jeune Coën a onze ans, donc, toute discussion sur la question de droit serait impertinente au premier chef.

Qu’il se trouve des papes pour autoriser ces infamies, des jésuites et des savetiers pour les commettre, et même un prêtre français pour en traduire le récit insolent, ce n’est pas ce qui me scandalise ;