Aller au contenu

Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

carcasse irresponsable. Elle cache et montre tour à tour les richesses et les maigreurs secrètes de la femme ; elle nous fait illusion sur un balai vivant qui circule dans les rues ; mais, dimanche prochain, sur le grand escalier de la Madeleine, elle fera connaître aux amateurs serrés contre la grille toutes les pauvretés physiques qu’elle était destinée à cacher.

La crinoline n’a jamais ruiné personne : au contraire. C’est un engin des plus économiques, qui tient la place de quatre jupons et supprime une dépense de cinq francs par jour environ. Elle en coûte cinquante, elle en épargne dix-huit cents, car elle dure aisément une année. Donc, écartons la crinoline et revenons à la femme, ce sujet sur lequel on ne saurait trop s’étendre, suivant l’expression d’un philosophe aimable du siècle dernier.

Une gracieuse correspondante me reprochait encore hier matin d’avoir trop longtemps négligé ce thème capital. Hélas ! madame, j’ai publié il y a deux ans un gros volume intitulé Madelon, où je montrais l’action dissolvante d’une seule mangeuse d’argent sur les cœurs les plus purs et les caractères les plus fermes.

Depuis le 2 décembre 1864, j’ai fait trois gros in-octavo où les mangeuses du grand monde frétillent comme des poissons rouges dans un aqua-