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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/189

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main l’Empereur appelle M. Darimon à ce quasi-ministère qu’on nomme la présidence du Corps législatif. Que dira-t-on de l’Empereur dans les régions du pouvoir ? Que dira-t-on de M. Darimon dans le parti démocratique, où il occupe un rang très-honorable ? Êtes-vous sûr que les électeurs qui ont voté pour lui mettront des lampions à leurs fenêtres ? Non certes, et pourquoi ?

Pour une foule de raisons que je vais esquisser de mon mieux, avec l’humble sincérité d’un homme qui est et sera toujours impossible.

L’Empereur est un homme d’État d’un incontestable mérite. Il a étudié le pouvoir à la meilleure de toutes les écoles, qui est l’opposition. Il a été, depuis 1830 jusqu’à la fin de 1851, le chef d’un parti très-faible d’abord, puis important, puis immense, que l’histoire désignera sous le nom d’opposition bonapartiste. Ses amis de la veille, et notamment M. Mocquard et M. de Persigny, ont fait leurs études politiques avec lui.

Si l’art de gouverner s’acquiert par la pratique, on l’apprend peut-être encore mieux en harcelant un adversaire qui gouverne. On étudie l’envers des mêmes questions ; on donne plus de temps à la théorie, n’ayant pas les détails et les ennuis de la pratique ; on voit plus clair dans le jeu, comme le spectateur qui suit une partie d’échecs.

On a d’ailleurs les mêmes occasions d’acquérir la