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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/26

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tends plus lucrative en gages et en profits. Que beaucoup de ces malheureux rançonnent le fournisseur, fassent danser l’anse du panier, tirent profit de tout, jouent leurs économies à la Bourse, attendent le gros lot du Bureau-Exactitude ou de l’empereur Maximilien ; qu’ils soient souvent cupides au fond du cœur, cyniques en paroles ; que l’argent, dans leurs discours, tienne le haut du pavé ; qu’ils mettent au premier rang l’homme qui peut leur donner le meilleur pourboire et les plus grosses étrennes, c’est dans l’ordre. Je ne suis pas assez fou pour m’en scandaliser. Ils sont ce que le sort et l’éducation les ont faits. Mais qu’un père abandonne ses filles et ses fils à ces précepteurs en livrée, c’est ce que je supporte un peu moins aisément.

On tient beaucoup à ce que les jeunes filles arrivent jusqu’à leur mariage avec un bandeau sur les yeux. Les anciens raisonnaient autrement, mais n’importe. Je m’en tiens aux mœurs françaises et chrétiennes, et j’admets qu’une ignorance angélique soit le dernier mot de la perfection. Mais alors, ô jolies, spirituelles et intéressantes mamans, promenez vos filles vous-mêmes et ne les envoyez pas aux Tuileries sous l’aile d’une bonne qui va quérir son pompier.

Je sais bien que plus tard, vers la douzième année, vous mettrez votre fille au couvent. Le cou-