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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/326

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promis. Qu’ont-ils fait ? Rien : pas même du mal, car le mal est difficile à faire au grand jour, sous le contrôle immédiat de la sagesse et de l’honnêteté publiques. C’est dans l’ombre, le secret, la quasi-intimité des petites coteries qu’on sème avec profit les espérances folles et les illusions dangereuses. Le capital et le travail ne s’entendront à l’amiable que le jour où les ambitions secrètes de l’ouvrier seront nettement formulées, hardiment publiées et discutées au grand soleil par tous les hommes compétents.

Si notre siècle arrive à dégager les questions économiques de l’élément clandestin qui les fausse et les corrompt, cette œuvre sera comptée parmi les plus utiles. Mais les ennemis du grand jour ont répandu de tels préjugés dans la classe ouvrière qu’elle ne croit pas pouvoir discuter ses intérêts sans encourir les rigueurs de la loi.

Un ancien rédacteur du journal l’Atelier, M. Leneveux, m’a fait l’honneur de m’écrire une lettre très-digne et parfaitement rédigée, dont j’extrais les passages suivants :

« Je commence par déclarer que les typographes, s’ils ont essayé de faire renvoyer les femmes d’une imprimerie où elles travaillent et gagnent leur vie depuis longtemps, ont commis un acte qui ne pourrait se justifier à aucun point de vue et qu’ils n’essayeraient pas de maintenir s’ils jouissaient de