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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/373

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courent les ateliers pour placer leur marchandise. D’autres, pour avoir su qu’une réunion maçonnique ne se sépare jamais sans donner pour les pauvres, supposent que la maçonnerie n’est qu’une association de charité, quelque chose comme la société de Saint-Vincent de Paul, avec la tolérance en plus. C’est ainsi que M. de Persigny, franc-maçon, a jugé la maçonnerie. L’Empereur, en Afrique, a répondu dans le même sens au vénérable, ou président d’une loge qui le haranguait.

Certes, la bienfaisance est un des objets de la maçonnerie, mais elle n’est ni l’unique ni même le principal. Aux termes de la constitution (art. 1er), « la franc-maçonnerie a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale universelle, des sciences, des arts et l’exercice de la bienfaisance. » Prenez cette définition pour ce qu’elle est ; je la trouve trop ambitieuse et trop étroite à la fois ; je constate seulement qu’elle exprime des aspirations bien supérieures à l’exercice banal et inutile de l’aumône.

Et quant au préjugé des sages ménagères qui redoutent les banquets maçonniques pour la santé et la bourse de leurs maris, je le ferai tomber d’un seul mot. Chaque loge se réunit à table deux fois par an, et ces repas, au moins ceux que j’ai vus, sont de six ou sept francs par tête, vin compris. La maçonnerie n’est pas une institution gastronomique.