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Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/380

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les voiles et les mystères ! Les hommes d’aujourd’hui ne sont pas des prisonniers qu’on tire d’un cachot : leurs yeux peuvent affronter le grand jour ; ils seront éclairés, ils ne seront pas éblouis. La lumière pour tous, au nom de la devise maçonnique ! Liberté, égalité, fraternité, cela n’a jamais voulu dire : liberté pour les maçons, égalité entre les maçons, fraternité avec les maçons.

Mais s’il n’y a plus de secret, les maçons ne pourront plus se reconnaître les uns les autres. Où est le mal ? Est-ce que par hasard un vrai maçon, imbu de la morale maçonnique, réserverait son assistance, ses lumières et sa bourse aux maçons ? Jamais de la vie. La maçonnerie ainsi interprétée serait de l’égoïsme à cent mille, comme l’amour est de l’égoïsme à deux. Le premier mot qu’on vous a dit en vous ouvrant le temple, c’est que tous les hommes sont vos frères. On ne vous a pas dit : Les maçons sont vos frères et les profanes vas cousins.

Le temple maçonnique se cache dans un recoin obscur des petites villes ; il devrait se montrer. On le ferme soigneusement ; on devrait l’ouvrir à la foule. Comment ! on fait autour de vous des efforts énergiques pour instruire les ignorants gratis ; les écoles, les cours, les conférences se fondent par milliers ; on enseigne pour rien l’orthographe, le dessin, la musique, la chimie, tous les arts et