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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/134

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mais les poulets sont petits, durs, osseux, et secs comme un jour d’été : mieux vaut encore l’agneau, qui du moins est tendre.

Les côtes de la Grèce sont très-poissonneuses, cependant le poisson est cher dans Athènes. Les marins aiment mieux courir de port en port et faire la caravane que s’arrêter dans une crique à tendre des filets.

La chasse, en revanche, est un plaisir dont les Grecs sont très friands. Elle est pour eux sinon l’image de la guerre, du moins, celle du brigandage.

Le gouvernement impose aux chasseurs l’obligation de prendre un port d’armes qui coûte une drachme (90 centimes) pour trois mois. Mais le chasseur se dit : « À quoi bon une permission lorsqu’on a un fusil ? Le meilleur port d’armes est une bonne arme. Si le gendarme me demande mon fusil, je lui répondrai, comme un Spartiate d’autrefois : « Viens le prendre. » Les ports d’armes n’enrichiront jamais le trésor.

Le gibier n’enrichira jamais le chasseur. Il faut aller loin pour tuer un lièvre ou une bécasse. Les chasseurs d’Athènes se font transporter en voiture à cinq ou six lieues de la ville ; s’ils ne veulent pas revenir bredouilles. Les lièvres sont assez communs à Marathon, les perdrix rouges à Égine ; les bécasses ne sont pas rares dans les ravins qui environnent Képhissia. Le meilleur temps pour la chasse est le vent du nord : la neige qui couvre les montagnes chasse le gibier jusque dans la plaine, mais le vent du nord ne souffle pas tous les jours.

Le passage des canards fournit de belles occasions