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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/136

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pour les passants dès qu’il fait nuit ; et les élégants qui sortent d’une soirée font sagement de glisser quelques pierres dans les poches de leur habit. Ces animaux n’ont aucun respect pour le bâton. Si vous les menaciez d’un coup de canne, vous seriez mordu pour le moins. Mais les pierres leur inspirent une terreur superstitieuse.

Le gibier qu’on mange en Grèce est excellent : les lièvres, les bécassines, les grives ont un fumet délicieux. La perdrix rouge, la seule qu’on ait occasion de tuer, est à peine mangeable. Sa chair est dure, cotonneuse et insipide. On lui adresse les mêmes reproches en Algérie et dans presque tous les pays chauds. Si elle pouvait répondre, elle dirait : « Alors, pourquoi me tuez-vous ? »

On trouverait dans la Morée, en cherchant bien, quelques renards et même quelques chacals. On rencontre, sans les chercher, des aigles et des vautours magnifiques. L’Hymette, le Pentélique et toutes les montagnes du royaume en sont peuplées. J’ai vu des vols de plus de cinquante aigles se rassembler au-dessus de notre jardin pour marcher ensemble à la conquête d’une charogne. J’ai rencontré des vautours qui prenaient paisiblement leur repas sur le corps d’un âne ou d’une brebis, et j’ai rapporté quelques grandes plumes cueillies sur le vautour lui-même.

La chouette habite toujours la ville de Minerve ; mais elle n’y règne plus. L’Acropole est habitée en été par une charmante espèce d’épervier qu’on appelle la crécerellette. Ce petit oiseau de proie ne poursuit pas d’autre gibier que les sauterelles. Cependant