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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/152

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par Smyrne ou même par Alexandrie ; on vend la cargaison ; on en prend une autre ; et, lorsqu’on revient à Syra, le navire est payé par le fret, et les associés se partagent encore quelques drachmes de bénéfice.

Ce mode de navigation à la part permet aux Grecs de réduire le prix du fret beaucoup plus que nos capitaines marchands ne pourraient le faire. J’ai dit que leurs navires coûtaient deux tiers de moins que les nôtres : il n’est donc pas surprenant que les patrons offrent un rabais de cinq ou six francs par tonneau.

La Grèce possédait, en 1838, 3269 navires de commerce. En 1840, elle en avait 4046, jaugeant 266 221 tonneaux. On évalue à 50 millions de drachmes le chiffre de ses frets en une année. Le marchand grec se glisse partout, ne néglige aucune affaire, ne dédaigne aucun expédient, et change de pavillon toutes les fois qu’il y trouve son intérêt. Aussi le cabotage de la Méditerranée appartient-il presque exclusivement à la Grèce. En 1846, le commerce maritime de Constantinople était réparti comme il suit :

Pavillon grec............... 967 000 tonneaux.
_ anglais et ionien.... 505 000 _
_ russe.............. 335 000 _
_ sarde............. 305 000 _
_ autrichien......... 284 000 _
_ français........... 70 000 _
_ napolitain......... 51 000 _

Ce petit royaume sans population et sans capitaux faisait avec la Turquie deux fois plus d’affaires que