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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/154

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bourgeois de Syra de construire et d’armer un navire à voiles ; mais ils n’ont pas encore appris à construire des machines et à fabriquer des chaudières.

Pour le transport des marchandises qui ne peuvent pas attendre, comme les cocons, les Grecs ont recours aux vapeurs du Lloyd et de nos Messageries impériales. Ils s’embarquent eux-mêmes sur les bateaux autrichiens ou sur les nôtres lorsqu’ils sont pressés, ce qui arrive rarement. L’Orient ignore encore le prix du temps. Cependant j’ai vu quelquefois, en allant d’Athènes à Syra, le bateau encombré de Grecs. Ils prennent toujours les quatrièmes places, sans aucun respect humain. Les sénateurs, les députés, les hommes les plus considérables, s’établissent sur le pont avec leurs femmes, leurs bagages et leurs enfants. Chacun porte son lit avec soi. Une fois embarqués, ils étendent leurs couvertures et se couchent. Ils dorment, ils causent, ils mangent, ils se querellent d’un lit à l’autre, et le pont ressemble à un dortoir de collège en insurrection.

Les bateaux du Lloyd marchent généralement un peu mieux que les nôtres ; cependant je ne conseille à personne de les prendre. Le bâtiment, les chambres, les lits, la cuisine, tout est d’une propreté plus que douteuse. Les Grecs, qui ne se piquent pas de délicatesse, s’embarquent de préférence sur les bateaux du Lloyd, parce qu’ils coûtent un peu moins cher, et surtout parce que l’administration traite de gré à gré.

Le Lloyd, fondé par M. de Bruck au moment et à l’occasion de la guerre de l’indépendance, relie