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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/163

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irrésistible. Ce n’est pas qu’elle fût plus belle ou plus curieuse que les autres. Elle s’élevait, comme ses voisines, au milieu d’un petit massif d’arbres du Nord et du Midi, d’oliviers frileux et de poiriers robustes, de figuiers et de noyers. Elle était précédée, comme les autres, d’un modeste métier de bois où les filles du logis passent le jour à tisser du coton. Toutes ces chaumières sont construites sur le même plan, comme dans un phalanstère. Il est vrai que c’est le plan le plus simple de tous, celui que la nature semble avoir enseigné à tous les hommes : quatre murs et un toit, une porte basse où nous manquions rarement de nous heurter la tête, et deux étroites fenêtres fermées par des volets. De cheminée, point. La fumée s’enfuit par où elle peut. Aussi le toit est-il du plus beau noir, et, comme on ne le ramone jamais, la suie s’y suspend en stalactites. Le mobilier est uniforme. Quelques grosses urnes de terre : c’est le grenier ; on y renferme l’huile et le grain, quand on en a. Quelques troncs d’arbres creusés, quelques paniers d’osier ou de roseaux, revêtus de bouse de vache : ce sont les armoires. Quelques grossiers tapis de feutre : ce sont les lits ; quelquefois une outre pendue au mur : c’est la cave ; chez les plus riches, on trouve un coffre de bois : c’est là qu’on renferme les choses précieuses, qui ne le sont guère. L’argent est si rare dans ces campagnes que la dot des filles se paye en vêtements. Les habitants, comme aux premiers jours du monde, échangent directement des fruits contre du lait, du lait contre du coton. J’ai vu nos agoyates payer je ne sais quelle dépense avec des clous. On ouvrirait ce coffre qui enserre tous les trésors de la maison, on y trou-