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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/238

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Le métropolitain reçoit 6000 drachmes par an ; chacun des dix archevêques, 5000 ; chaque évêque, 4000. Ils perçoivent, en outre, un droit pour les permissions de mariage et de divorce, et pour les émissions de lettres de blâme anonymes. On connaît l’usage et la portée de ces sortes de mandements. Lorsqu’un vol a été commis, le propriétaire dépossédé, au lieu de poser des affiches qui ne seraient pas lues ou de faire tambouriner un avis qui n’émouvrait personne, s’adresse directement à l’évêque et le prie, en payant, de réclamer l’objet volé. Le prélat, pour l’amour de la justice et pour une modique somme d’argent, envoie à toutes les paroisses de son diocèse une circulaire foudroyante où il fait pleuvoir les anathèmes sur l’auteur anonyme du délit. Si l’évêque sait gronder, le coupable restitue. Un paysan fripon et superstitieux ne craint pas d’offenser Dieu ; mais il a peur des menaces de son évêque. Je connais un fusil qui est revenu à son maître par la voix sacrée.

Le clergé inférieur n’est point salarié par l’État. Il perçoit certaines redevances sur les récoltes, et surtout il vit de l’autel : il marie, il baptise, il enterre, il exorcise, moyennant finance ; il confesse les gens à domicile pour une légère rétribution. Le métier de prêtre ou de papas est assez lucratif, sans être trop pénible, et la plupart des prêtres grecs élèvent confortablement leur petite famille. Si l’autel ne rend pas assez, si la récolte d’aumônes est mauvaise, le papas trouve d’autres ressources dans l’agriculture ou le commerce. Il laboure un champ, il ouvre une boutique, il tient un cabaret. Je logeais à Égine avec