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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/257

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Chacun des amis s’empressa de jeter une pincée de terre dans la tombe, et courut à dix pas plus loin, dans un endroit abrité du vent, où l’on alluma des cigarettes. Les bedeaux, les enfants de chœur et quelques amis vidèrent une grande bouteille de vin qu’on avait apportée, puis ils prirent le chemin de la maison mortuaire pour y souper.

Je m’en revins tout doucement au logis, précédé des enfants de chœur, qui se donnaient des coups de croix dans le dos et lançaient des pierres dans les images de saint Georges et de saint Michel.


V


Superstition et intolérance.


Devant la maison que nous habitions à Corinthe logeait une pauvre femme et son fils unique. L’enfant était chétif et bossu.

Un Valaque passa, qui menait un ours en laisse. Il promenait sa bête dans tout le pays, amassant des poignées de lepta. Notre malheureuse voisine vint trouver cet homme et lui donna de l’argent pour qu’il fît marcher son ours sur le corps de l’enfant. Elle acheta ensuite quelques poils qu’elle choisit elle-même sur le dos de la bête. Elle espérait en faire un talisman pour redresser la taille de son fils.

Les Grecs de la campagne croient à la sorcellerie. Pour eux, un médecin est un sorcier autorisé par le gouvernement ; une ordonnance est un recueil de pa-