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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/276

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L’État a cependant des créanciers parmi les citoyens. Mais ce qu’ils ont prêté à la Grèce dans ses dangers, ils le refuseraient au roi Othon dans sa puissance. Ils avaient confiance dans la solvabilité de leur patrie, et ils l’aimaient. Tout est bien changé aujourd’hui, et, si c’était à refaire, ils garderaient leur argent.

Ces créanciers, on ne les paye point. On se contente de leur donner de temps en temps un secours en argent, lorsqu’ils sont sur le point de mourir de faim. Il y a dans l’île d’Hydra telle famille qui a dépensé des millions pour l’indépendance du pays, et qui reçoit 600 drachmes par an. L’État ne considère ses créanciers que comme des indigents un peu plus intéressants que les autres. Il les traite sur le même pied que les soldats invalides, les veuves et les orphelins de ses serviteurs. Toutes ces pensions grèvent le budget d’une somme de 400 000 drachmes environ : ce n’est point là sa charge la plus lourde.

On paye environ 50 000 drachmes de pensions ecclésiastiques pour dédommager les moines dont on a confisqué les couvents. C’est une dépense que l’équité commande et que l’économie ne réprouve pas. Le ministère de l’intérieur sert de son côté quelques modiques pensions qui ne ruinent pas le pays.

Ce qui le ruine, ce sont les secours accordés à ceux qui n’en ont pas besoin, les pensions payées aux hommes qui n’ont jamais servi, les aumônes énormes exigées par certains personnages puissants, qu’on paye, non pour le bien qu’ils ont fait, mais pour le mal qu’ils daignent ne pas faire.

Le ministère de la guerre donne environ 600 000