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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/286

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Tant que ces 32 millions ne nous auront pas été remboursés, la France a le droit incontestable d’intervenir dans les affaires de la Grèce.


V


Dépenses. ― La dette différée. ― La Grèce doit 200 millions à certains capitalistes anglais. ― En 1823 et 1824, elle a emprunté 57 millions sur lesquels elle en a touché 23. ― Elle doit encore 57 millions, plus 30 ans d’intérêts composés.


Personne n’ignore que la Grèce doit aux trois puissances une centaine de millions qu’elle ne peut payer.

Presque personne ne sait que la Grèce doit à certains capitalistes anglais plus de 200 millions qu’elle ne veut pas payer.

La seule différence entre ces deux dettes, c’est que les Grecs reconnaissent la première, parce que les créanciers ont du canon, et nient la seconde, parce que les créanciers n’en ont pas.

En 1823, tandis que la Grèce ne savait pas encore si elle gagnerait sa liberté, le gouvernement provisoire envoya à Londres trois commissaires, chargés de ses pleins pouvoirs, pour contracter un emprunt de 4 millions de piastres d’Espagne, soit 800 000 livres sterling, hypothéquées sur les propriétés nationales.

Le gage était périssable. Les prêteurs devaient se considérer comme les commanditaires d’une entreprise chanceuse. L’emprunt fut donc contracté au taux de 59 pour 100. Les banquiers retinrent par de-