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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/297

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noncer aux bals et même au spectacle. Le roi ne va jamais au théâtre sans y dormir.

La reine est fille du grand-duc d’Oldenbourg, qui est mort en 1853. Le roi est le second fils du roi Louis de Bavière, qui s’est rendu célèbre par son amour pour les beaux-arts et pour les belles artistes.

Le roi, lorsqu’il traverse les rues d’Athènes, dans le costume des Pallicares, sur un cheval fringant qu’il conduit avec grâce, peut produire quelque illusion. Sa haute taille, sa maigreur et un certain air de majesté ennuyée ont frappé beaucoup d’étrangers qui le voyaient de loin. C’est de loin que l’Europe le regarde depuis vingt ans.

Son esprit, au dire de tous ceux qui ont travaillé avec lui, est timide, hésitant et minutieux. Lorsqu’il veut étudier une affaire, il se fait remettre toutes les pièces, il les lit scrupuleusement d’un bout à l’autre, sans rien oublier ; il corrige les fautes d’orthographe, il réforme la ponctuation, il critique l’écriture ; et, lorsqu’il a tout examiné, il n’a rien appris. À plus forte raison n’a-t-il rien décidé. Son dernier mot en toute affaire est toujours : « Nous verrons. »

La reine est pour les résolutions promptes : elle a des qualités de général d’armée. Je ne sais pas si elle réfléchit beaucoup avant de se décider, à coup sûr elle ne réfléchit pas longtemps. Tous les ans les affaires resteraient en souffrance si le roi était seul à régner. Mais il fait un voyage de trois mois pour sa santé ; il donne en partant la régence à la reine. La reine prend une plume, et signe, sans les