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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/310

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sénateur ne peut être soumis à aucune poursuite, ni recherché pour opinion exprimée ou vote émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. » Et cependant si un député ou un sénateur s’avise de dénoncer à la tribune les prévarications d’un ministre, ses parents et ses amis sont fustigés, emprisonnés, martyrisés, punis horriblement, et jusqu’à la mort, » etc.

Mais n’y a-t-il pas un peu d’emphase oratoire dans tous ces participes ? C’est un Grec qui parle, et les Grecs ont menti dans tous les temps. Est-il vrai qu’on ait fustigé, emprisonné, martyrisé et tué arbitrairement au nom du roi ? Écoutez le détail des tortures.

« Je voudrais, dit M. Chourmouzis, qu’en retournant dans nos foyers, nous recueillissions les fruits de notre indifférence.

« Vous éprouveriez alors les douleurs atroces de la torture ; vous verriez les bourreaux Goltzida et Zographos redoubler de cruauté à chaque gémissement que vous pousseriez, à chaque supplication que vous leur adresseriez ; vous les verriez vous mettre un mors à la bouche, des pierres énormes sur la poitrine, des œufs brûlants sous les aisselles, vous donner des lavements avec de l’eau bouillante, vous frotter d’huile et puis vous fustiger, vous donner en nourriture des aliments salés afin de vous faire mourir de soif, ne pas vous laisser dormir pendant plusieurs jours, vous introduire du vinaigre dans les narines, vous enfoncer des épines sous les ongles, vous serrer les tempes avec des osselets, enfin mettre des chats dans les caleçons de vos femmes, et vous vous rappelleriez alors qu’il était en votre pouvoir de vous épargner toutes ces souffrances en remplissant, lorsqu’il